Le jardin de pluie, une opportunité pour votre jardin?

Au départ, nous avions un terrain végétalisé qui infiltrait l'eau de pluie dans le sol. Puis, une maison et des circulations furent construites. L'eau de pluie est collectée, canalisée et rapidement évacuée du terrain. Si une seule maison rejetait ces eaux dans le milieu naturel, cela pourrait aller, mais ce n'est pas le cas.

Les inconvénients de cette pratique sont de trois ordres.

Le volume rejeté instantanément après une forte pluie, est proportionnel à la surface de collecte. Une grosse agglomération rejette beaucoup d'eau, et est susceptible d'occasionner des inondations en aval. Toutes les inondations ne sont s'expliquent pas par l'imperméabilisation des sols, la suppression des haies et des talus, des zones humides peuvent aussi être la cause d'inondation.

• L'eau collectée sur ces surfaces étanches (toitures, mais surtout routes et parkings) est souillée par différents polluants dont les principaux sont les hydrocarbures. Ceux ci s'accumulent donc dans le milieu naturel.

• La nappe phréatique reçoit moins d'eau. Une part non négligeable de l'eau de pluie s'infiltre dans les sols végétalisés pour l'alimenter ; au passage cette eau est filtrée par les plantes et le sol.

Actuellement, en France, dans les nouveaux projets d 'aménagements immobiliers d'une certaine taille, il est prévu l'installation de bassin d'orage qui reçoit toutes les eaux pluviales collectées. Ces ouvrages, en général, se présentent sous la forme d'une grande dépression non étanche au parois assez abruptes (assez laides, et d'un entretien plus difficile) pour stocker un maximum d'eau sur une surface minimale, entourée d'une clôture (je ne sais pas si c'est pour prévenir les risques de chutes ou de noyades), muni d'un trop plein. Cet ouvrage (technique) est rarement considéré comme un élément paysager qui pourrait être mis en valeur, ou même apporter un plus au cadre de vie.

Nous pourrions raisonner différemment, en laissant circuler les eaux de pluie de la maison au jardin, avant qu'elles ne s'infiltrent dans le sol, sur notre parcelle ; comme elles le faisant avant la construction de la maison.

Cette pratique est très valorisée dans les pays anglo - saxons, les états communiquent beaucoup sur ce sujet.

Plusieurs options :

A la place de la classique descente de gouttière, on peut avoir une chaîne de pluie. Ainsi, on apprécie le spectacle et la mélodie de la pluie, bien au chaud et au sec, à l'intérieur de la maison .

• Cela peut commencer sur le toit avec une toiture végétalisée, qui recueille et filtre l'eau avant de la stocker pour une consommation ultérieure, le surplus allant ensuite poursuivre son chemin dans le jardin.

• Contre la maison ou assez proche, on peut ainsi créer des jardinières composées de plantes demandant un sol plus humide. Celles ci auront bien évidemment un système de trop plein pour évacuer le surplus d'eau.

• Le parcours de l'eau de pluie entre la maison et le jardin peut donner lieu à de multiples mises en scènes ; tout en créant une plus grande variété de milieux, plus ou moins humides.

• La ou les dépressions finale(s) sont aménagées, pour recevoir plusieurs types de plantes, avec un fond humide, des berges fraîches, et un bord moins sec que le reste du jardin ; et pour favoriser l'infiltration de l'eau dans le sol. En fonction de la nature du sol en place, et du type de plantation envisagée, il sera amendé et approfondit.

Ces travaux peuvent être réalisés quelque soit l'âge du jardin, mais dans l'idéal, il faudrait y penser au moment de la construction de la maison, et les réaliser avant la pose des réseaux (eau, électricité, gaz, téléphone), surtout si on fait une mise en forme paysagère du jardin.

Ces aménagements peuvent aussi se réaliser dans le milieu publique et urbain.