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Un arbre n'est pas un lampadaire, il a des racines qui peuvent prendre beaucoup de place.

Les racines

Les racines assurent l'ancrage du végétal dans le sol, ainsi que son alimentation en eau et en sels minéraux. Il est généralement admis que leurs volumes est équivalent au volume des branchages. Et que pour une bonne protection d’un arbre,  il ne faudrait réaliser aucun travail dans la surface située sous l’aplomb des branches. Les végétaux sont très sensibles à toute variation affectant leurs systèmes racinaires que ce soit, des tranchées, une imperméabilisation du sol en pied d’arbre, la mise en place d’une épaisseur de terre supplémentaire sur les racines, ou un changement d’affectation de leur habitat (passage de pré, en fond de bassin de rétention, par exemple).

La terre mise en place, est soit la terre récupérée sur place, soit une terre rapportée. Il serait bien qu'elle soit de la meilleure qualité possible.

En aménagement urbain, certaines personnes préconisent une fosse de plantation de 20 mètres cube par arbre, ce qui malheureusement est rarement le cas, d'où les désordres photographiés dans ce site. Il est beaucoup plus fréquent de voir des fosses de 1 à 4 m3. Au milieu de 100 m2 sur un sol naturel, il n’y a aucun problème, par contre une fosse de 1 m3 entourée d’enrobé ou de dalles de pierres risque d’être assez vite insuffisant. Les racines vont très vite explorées les alentours, nuisant gravement à la planimétrie des revêtements voisins.

Il était une fois deux pins

Une histoire dont la fin était connue d'avance.

Deux beaux pins parasols, comme ceux là, plantés chacun dans un petit massif avec un volume de terre restreint, un peu juste pour garantir leur subsistance. Alors, ils décidèrent de trouver leur pitance plus loin, dans une zone à première vue, plus inhospitalière, mais ils avaient envie de vivre, et ils trouvèrent de quoi manger. Tant et si bien qu'ils grandirent, leurs racines aussi; et on vit où ils allaient puiser leurs subsistances.

Ils avaient déformé le bel enrobé plat. Ils venaient de signer leurs arrêt de mort. Ils voulaient juste vivre, mais le concepteur de ce parking ne leur en avait pas laissé la possibilité, le volume de terre étant réduit.

Pour comprendre cela, il faut s'intéresser à la méthode de construction d'un parking. On commence à terrasser une grande plateforme empierrée avec des granulats d'une grosse granulométrie, puis on pose les bordures (20 cm de hauteur, sur 10 cm de béton) avec de beaux solins en béton derrière. Il est très rare de voir le sol naturel, puis on remplit en terre, pas trop si on peut faire des économies dessus, ce serait mieux.  A quand l'abattage des deux derniers?

Je pense qu'ici la fin sera différente. Car ces arbres sont situés autrement, et font partie du cadre de vie des habitants de cette commune.

Un an plus tard, je dois reconnaitre que je me suis grandement trompé sur mon diagnostic, puisque la moitié des arbres ont été abattus, les souches rasées, l'enrobé refait. Et pire, tous les arbres restant ont été élagués, ce qui ne se justifiait nullement, selon moi.

Quel est l'avenir de ces arbres?

Il est difficile de faire une fosse plus petite.
Veut on vraiment que ces arbres vivent?
Il va très vite falloir former ces arbres pour maintenir le passage libre.

Les propriétaires de magasins de zones commerciales sont confrontés à plusieurs problèmes. Ils veulent que leurs enseignes soient vues, offrir à leur clientèle un cadre agréable et éventuellement un parking ombragé, pour un prix d'entretien modique. Les arbres ont du mal à correspondre avec ces critères. 

Un moment, j'ai hésité à présenter à coté de chacun, un spécimen d'un siècle. Mais cela n'aurait pas été fair-play.

A votre avis, quel est l'avenir de ces plantes, d'ici 10 ou 20 ans? Pour moi, un grand coup de tronçonneuse à la base.

Dans certains cas, surtout pour les bambous, on utilise des barrières anti rhizomes. Les racines de bambous ne descendent pas en dessous de 60 cm. Il faut donc faire une tranchée tout autour du massif, à cette profondeur minimale, mettre l’anti rhizomes, reboucher la tranchée, et planter les bambous. Avec cette plante, il faut toujours laisser l’anti rhizome dépasser du sol et de la couche de mulch de 5 cm. Autrement, les racines passeront par-dessus en toute discrétion.  

Faites attention, à la qualité des différents matériaux proposés, il est évident que certains ne pourront jamais remplir ce rôle.

D’autre fois, on ne pose pas le film tout autour du massif, sous prétexte qu’il y a une allée en béton en bordures, ou les racines des arbres du voisin (travail plus difficile, risque de voir mourir les arbres,…). Dans le premier cas, il y aura de l’humidité, sous la dalle de l’allée, les racines se feront un devoir d’y aller, et elles ressortiront de l’autre côté tôt ou tard.  

Même, si j’aime bien les plantations contre les bâtiments, je les sélectionne en fonction de leur taille adulte, et je les plante à environ 1 m du mur. Des fois, des plantes s’invitent et peuvent compromettre la solidité des ouvrages ou des bâtiments. Les racines en grossissant faisant office de coins et élargissent les fissures. Ceci étant particulièrement vrai pour les murs en pierres. Dans des cas, comme ceux-ci, il faut couper les branches au plus cours, percer des trous dans les souches, et y déposer du dévitaliseur de souches (produit chimique, qui va être véhiculé par la sève pour tuer toutes les racines). Il n’y a pas trop de choix. Pour les conifères ce n'est pas nécessaire, car ils ne repartent pas de la souche.

Plantations et menaces pour les bâtiments

Même quand on aime les arbres, il arrive que l'on doive les arracher.
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