L'enseignement des espaces verts, petites réflexions.
- Alain Bourhis
- 24 oct. 2015
- 3 min de lecture
Je n'ai jamais enseigné, mais dernièrement, je me suis posé la question, j'ai postulé à quelques postes et eu quelques entretiens. J'ai retiré de ces expériences deux réflexions que je vous livre.
Une très grande disparité de cadres entre les lieux d'apprentissages.
Il y a quelques années, j'ai voulu revoir l'école de Dardilly (69), où j'ai fait mes études de 1979 à 1982. J'avais le souvenir d'une école avec beaucoup de végétaux, étiquetés. Mon professeur, Monsieur Montagneux, n'avait qu'à aller cueillir ses vingt échantillons pour les interrogations. Quand j'y suis retourné 30 ans après, je me suis aperçu, que beaucoup de bâtiments ont été construit depuis, autour du bâtiment historique. Plus pratique, moins de perte de temps entre les cours. Mais cela c'est fait au détriment de la collection de végétaux, qui n'est plus que l'ombre de celle que j'avais connu. Peut être a-t-elle été transférée de l'autre coté de l'autoroute, je n'ai pas été vérifié ?
J'ai aussi un très bon souvenir du Parc paysager que TECOMAH (78) partage avec HEC, propriété de la CCI de Paris.
J'ai aussi côtoyé d'autres écoles pour des formations complémentaires, où le cadre était insignifiant, et la collection de végétaux inexistantes. Les écoles où j'ai passé mes entretiens étaient aussi dans ce cas.
Dernièrement, j'ai visité le parc de l'école du Breuil à Paris, quelques mois après avoir passé mes entretiens d'embauches. Et là, j'ai pu constater qu'il pouvait y avoir des années lumières de différences entre les différents établissements enseignant les espaces verts. Les élèves fréquentant ces différents établissements, même s'ils reçoivent strictement le même enseignement, ne peuvent pas avoir la même perception de notre profession. Voici ce que j'ai vu dans cet établissement, les photos présentées dans cet article ont été prise dans ce parc. Il est visitable, comme n'importe quel parc parisien. J'ignore comment il est entretenu, mais je ne pense pas qu'il soit entièrement entretenu par l'école, même s'il est évident que c'est un cadre d'apprentissage. Les aspects que j'ai le plus apprécié, sont la très grande diversité de végétaux sur au moins une dizaine d'hectares dans une très grande qualité paysagère, qui ferait pâlir d'envie bon nombres de villes françaises, avec des sujets relativement âgés, une collection de plantes vivaces, de fruitiers, et aussi d'arbustes en port libre. Dans ce cadre, un élève qui se promène dans le parc associe le nom de la plante avec son port et sa taille, et il ne l'oubliera pas. Dans d'autre établissement, il apprendra les plantes sur des photos (Horticolor par exemple, un peu juste), et il aura du mal à les reconnaître à la plantation, et planter un séquoia contre une maison ne le gênera pas. J'exagère, je n'en suis pas si sur.

La rémunération des enseignants en CDD
Lors de mes entretiens, j'ai appris la rémunération proposée pour des postes en CDD inférieur à un an, soit 1650 euros brut ou 1300 euros net. Les salaires sont tellement dérisoire que dans les annonces, il est indiqué salaire selon grille, peu de personnes les connaissent. Dans notre métier, on est habitué à raisonner salaire en fonction du poste occupé, des connaissances apportées, et des responsabilités. Quand de retour à l'entreprise (j'étais en CDD), j'en ai parlé à mes collègues de travail, ils ont tous rigolé, et n'en revenaient pas. En effet, un ouvrier sans qualification, avec prime de déplacements et prime de paniers, touche plus de 1300 euros net. N'y a t il pas un problème, quelles sont les motivations et les capacités des personnes qui acceptent ces postes ? En règle générale, on vous demande cinq d'expérience terrain, et à cela s'ajoute le fait, que les rémunérations de base augmentent en fonction de votre diplôme. Que vous ne pouvez enseigner qu'à des élèves préparant un diplôme inférieur au vôtre. Que toute les années d'expériences au delà des cinq années minimum exigées, malgré toute la richesse professionnelle qu 'elles vous ont apportées, ne vous apporteront pas un centimes de plus. Pour le système scolaire, vous quittez l'école avec un diplôme, et pour lui vous resterez éternellement à ce niveau. Alors que l'on entend que le niveau des diplômes baissent, et que les niveaux et les temps d'études augmentent.
Les entreprises et les collectivités, pour les postes d'encadrements, commencent à suivre ce raisonnement. Il y a donc beaucoup de « vieux », qui ne peuvent évoluer car on leur préfère des petits jeunes fraîchement sorti de l'école.
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